Monde du vin

Passage au blanc

03/05/2025

Dans les années 1950, 70% du vignoble bordelais était planté en blanc, principalement dans l'Entre-deux-Mers. Le vin rouge devenant de mieux en mieux valorisé, ces vignes blanches furent peu à peu arrachées ou surgreffées en rouge.

Les consommateurs demandant aujourd'hui plus de légèreté et de fraîcheur, les grands crus bordelais se sont vite (et opportunément) mis à produire leur vin blanc sec. Voici pour l'exemple notre recensement à ce jour dans les seuls grands crus classés du Médoc, persuadés que cette liste (non exhaustive) s'allongera rapidement :

- en Haut-Médoc : La Tour Carnet Blanc
- à Margaux : Tertre Blanc, Blanc de Château d'Issan, Brane Cantenac Blanc, Pavillon Blanc du Château Margaux
- à Saint-Julien : Arums de Lagrange, Caillou Blanc de Talbot
- à Pauillac : Blanc de Duhart-Milon, Blanc de Lynch-Bages, Les Griffons de Pichon-Baron Blanc, Pichon-Comtesse Blanc, Aile d'Argent de Mouton-Rothschild
- à Saint-Estèphe : Cos d'Estournel Blanc

Parallèlement à cette accélération, nombreuses sont les appellations qui demandent à bénéficier, comme Pessac-Léognan, d'une appellation en blanc pour sortir de l'appellation fourre-tout "Bordeaux blanc". Ainsi, l'appellation 'Médoc blanc' pourrait voir le jour à partir du millésime 2026.

Vin sans alcool mais pas sans reproches

29/04/2025

En éliminant l'alcool du vin, les opérateurs se privent du principal facteur de stabilité microbiologique, risquant de rencontrer des contaminations bactériologiques (bactéries, levures, champignons...) et/ou une refermentation en bouteille (en raison des sucres non fermentés).

En contrepartie de la désalcoolisation d'un vin, il faut :

• soit ajouter en quantité substantielle le conservateur E242 (dicarbonate de diméthyle),

• soit appliquer une filtration "stérile" (filtre de 1,2 micron) suivie d'une pasteurisation "forte" (70°C pendant 90 minutes).

La biodynamie en question

18/01/2025

Nous sommes toujours ravis d'apprendre qu'un producteur a obtenu la certification bio pour son vignoble, gage d'une culture et de pratiques soignées, le surcroît de soins et d'attentions à la vigne comme au chai ne pouvant qu'être bénéfiques à la qualité finale du vin.

Nous sommes en revanche plus circonspects quant à la revendication d'une culture en biodynamie selon les principes agricoles (influence des rythmes lunaires) édictés dans les années 1920 par l'anthroposophe Rudolf Steiner.

Les chercheurs de l'Université de Changins (Suisse, canton de Vaud) viennent de publier le résultat de 5 années de culture en biodynamie (préparats 500 bouse de corne et 501 silice de corne) d'une parcelle de chasselas, avec en référence une parcelle témoin en culture simplement bio.

Leurs conclusions sont sans appel : « L'analyse des propriétés physiques du sol, notamment la masse volumique apparente, la capacité de rétention d'eau, la stabilité structurelle et le volume des macropores, n'a révélé aucune différence significative entre les traitements biodynamiques et les traitements témoins au cours de la période d'étude ».

Avec un questionnement découlant de leurs conclusions : « L'absence d'avantages cohérents et significatifs des préparations biodynamiques dans notre étude soulève des questions quant à la valeur ajoutée de ces pratiques, surtout si l'on considère les coûts de production plus élevés associés à l'agriculture biodynamique, qui sont de 10 à 15 % supérieurs à ceux de la production biologique ».

De prochaines études ne tarderont pas à paraître pour infirmer ou confirmer celle-ci. À suivre...

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