7ème semaine 2-6 juin : dernières nouveautés
• Rive gauche / Graves / Médoc : Madame de Beaucaillou
• Margaux : Pavillon Rouge, Château Margaux
• Saint-Julien : La Croix Ducru-Beaucaillou, Ducru-Beaucaillou
• Pauillac : Lacoste-Borie, Grand-Puy-Lacoste, Réserve Pichon-Comtesse, Pichon-Comtesse de Lalande
• Saint-Estèphe : ---
• Rive droite / Libournais : Peyrou
• Pomerol : Feytit-Clinet, Clinet, La Conseillante, Vieux Château Certan, La Violette, L'Église-Clinet, Le Pin
• Saint-Émilion : Petit Gravet Aîné, Clos Saint-Julien, L'If, Canon
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6ème semaine 26-30 mai : BORDEAUX ET HORS BORDEAUX
Quelques Bordeaux ont animé cette courte semaine de l'Ascension, accompagnés par les vins de deux producteurs hors Bordeaux :
• Bordeaux blanc sec : Latour-Martillac
• Pessac-Léognan : Latour-Martillac
• Margaux : Baron de Brane, Brane-Cantenac
• Rive droite / Libournais : La Dauphine, Domaine de l'A
• Saint-Émilion : Rocheyron
• Tardieu-Laurent (Rhône nord) : 5 vins blancs et 5 vins rouges
• Tardieu-Laurent (Rhône sud+Bandol) : 1 vin blanc et 5 vins rouges
• Dominio de Pingus (Ribera del Duero) : PSI, Flor de Pingus, Pingus
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2024 en Vallée du Rhône
Le cycle végétatif, d'avril à septembre 2024, a connu en vallée du Rhône une météo finalement assez classique (données station Météo France d'Orange) :
- dans la norme pour les températures, le cumul des Tmax.étant +0,8°C au-dessus de la moyenne trentenaire),
- plus sèche que la norme, avec un cumul des précipitations 18% inférieur à la norme (281mm vs 344mm).
Côté température, les mois de juillet (+1,6°C) et août (+3,5°C) furent les plus chauds. Bonne nouvelle, ce sont les deux mois cruciaux pour la maturité des raisins.
Côté précipitations, les mois de mai (+13%) et septembre (+18%) furent les plus arrosés. Mauvaise nouvelle, mai humide a engendré un mildiou virulent et généralisé, septembre humide a compliqué, et chez certains précipité, les vendanges.
Rhône vins blancs. Quand ils n'ont pas été éliminés par le mildiou, les raisins blancs (viognier, marsanne, roussanne...) ont pleinement profité des conditions régulières et sans excès de l'été. Par leur acidité franche et leur intensité aromatique sans exubérance, les 2024 rappellent en cela les 2021.
Rhône nord rouges. Quand ils n'ont pas été éliminés par le mildiou (rengaine de l'année), les syrahs du nord ont incontestablement été favorisées en 2024, donnant des vins mariant l'élégance des 2016 à la puissance des 2020, et titrant le plus souvent 13°. À notre avis, les 2024 sont au-dessus des 2021, 2022 et 2023. Réussite spéciale en Hermitage et Cornas.
Rhône sud rouges : Quand ils n'ont pas été éliminés par le mildiou (tous cépages) ou la coulure (les grenaches), et quand ils n'ont pas été vendangés trop tôt par crainte des attaques de pourriture, les vins ont un fruité gourmand et frais, charmeur à court ou moyen terme. Réussite spéciale à Gigondas.
Tardieu-Laurent : Dans une année compliquée comme 2024, l'avantage d'un négociant-éleveur qualitatif comme Tardieu-Laurent est double :
- il ne dépend pas d'un seul vignoble, mais effectue une sélection parmi ses meilleures sources d'approvisionnement. En 2024, ce sont clairement les vieilles vignes et les vignobles de coteau qui ont été privilégiés,
- il déclasse dans une seconde marque (dénommée Les Grandes Bastides) les lots qui lui semblent inférieurs pour ne garder que le meilleur dans sa gamme "Vieilles Vignes".
À force de sélections, Bastien Tardieu a choisi en 2024 de ne retenir aucun mourvèdre dans les assemblages (sauf à Bandol bien sûr), de limiter le Crozes-Hermitage rouge au seul secteur des Chassis, et de ne pas produire de Châteauneuf du Pape rouge, ni Vieilles Vignes ni cuvée Spéciale.
Côté prix. Même si Tardieu-Laurent ne produira en tout et pour tout en 2024 qu'une demi-année en volume, les prix restent inchangés sur les deux couleurs et toutes appellations confondues. La constance des prix en Vallée du Rhône (2022=2023=2024), quels que soient les circonstances et les millésimes, est année après année remarquable.
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2024 au Dominio de Pingus
Deux événements météorologiques ont marqué le millésime 2024 en Ribera del Duero :
- la gelée de printemps au petit matin des 23 et 24 avril touchant principalement les terroirs en partie basse (fonds de vallée). Mauvaise nouvelle, les repousses tardives des vignes gelées n'ont pas été en mesure d'atteindre une maturité suffisante à l'automne et ont dû être éliminées.
- la sécheresse continue de l'été avec, de juillet à septembre, moins d'un tiers (32,6mm) des pluies habituelles (110,5mm), venant après un mois de juin exceptionnellement arrosé, au triple (78,8mm) de la moyenne trentenaire (26,2mm). Bonne nouvelle, contrairement à la Rioja (et à Bordeaux), la Ribera del Duero est restée cette année à l'écart des ravages du mildiou.
Comme toujours, la philosophie de Peter Sisseck a porté ses fruits, peut-être plus encore en 2024 :
- un rendement normal (1,5 kg de raisin par pied, comme dans les grands crus médocains), pour ne pas avoir des jus trop concentrés,
- des vendanges précoces (10-17 septembre pour Pingus et Flor, 14-27 septembre pour PSI), pour empêcher toute surmaturité et contenir les degrés alcooliques,
- des vinifications à très basse température (21-23°C), pour conserver des arômes de fruits frais et non cuits,
- des extractions les plus douces possibles (30% de remontages en moins en 2024), pour éviter des structures tanniques dures et rustiques,
-une hygiène minutieuse, au cuvier comme au chai, pour une pureté et une précision aromatiques irréprochables.
Côté vins. Le secret de Pingus (et dans une moindre mesure du Flor) est une palette aromatique intense de fruits frais, cerise noire, mûre et cassis, sur une texture crémeuse et onctueuse sans égale dans toute l'Espagne, à l'opposé du style 'à l'ancienne', puissant et boisé, de son proche voisin Vega Sicilia.
PSI, avec un apport de 10% de grenache, offre la même palette aromatique, une bonne longueur et une fraîcheur de bon aloi (soutien acide). Et surtout un rapport qualité/prix toujours aussi exemplaire.
Côté prix. Comme Tardieu-Laurent, Peter Sisseck n'a pas changé ses prix pour ses trois vins et pour le troisième millésime consécutif (2022=2023=2024).
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5ème semaine 19-23 mai : GRANDE AFFLUENCE
Le rythme des Bordeaux 2024 n'a pas faibli durant cette seconde semaine de 5 jours ouvrés, couvrant l'ensemble de la gamme, de Potensac à Haut-Brion, de La Chenade à Ausone :
• Bordeaux blanc sec : Virginie de Valandraud (nouveau), Valandraud, Pape Clément
• Bordeaux blancs liquoreux : ---
• Rive gauche / Graves / Médoc : Potensac
• Pessac-Léognan : Haut-Bergey, La Chapelle de Mission Haut-Brion, Pape Clément, Le Clarence de Haut-Brion, La Mission Haut-Brion, Haut-Brion
• Margaux : Cantenac-Brown, Giscours, Rauzan-Ségla, Palmer
• Saint-Julien : Saint-Pierre, Clos du Marquis, Léoville-Poyferré, Léoville Las-Cases
• Pauillac : ---
• Saint-Estèphe : Capbern, Le Marquis de Calon Ségur, Meyney, Phélan Ségur, Calon Ségur
• Rive droite / Libournais : La Chenade, Montlandrie, La Vieille Cure, Haut-Carles, Les Cruzelles
• Pomerol : La Petite Église, Nénin
• Saint-Émilion : Fombrauge, Dragon de Quintus, Moulin Saint-Georges, Virginie de Valandraud, La Dominique, Beau-Séjour Bécot (nouveau), La Clotte, Quintus, Troplong-Mondot, Valandraud, Figeac, La Chapelle d'Ausone, Ausone
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Millésime hétérogène ---> des rouges à géométrie variable. La condition essentielle pour réussir de beaux rouges 2024 est d'avoir pu bénéficier à tout instant d'une main d'œuvre surabondante, de mars à septembre dans la vigne, puis de septembre à novembre au cuvier et au chai. La seconde condition réside dans un tri méticuleux de la vendange, puis dans l'élimination systématique des lots de moindre qualité lors de l'assemblage avant mise en barriques. Malheureusement, ces conditions nécessairement coûteuses sont réservées à l'élite des châteaux, disposant de moyens financiers importants et capables d'accepter une année comptablement déficitaire, déficit accentué par l'étroitesse des volumes produits.
Quand ils sont réussis, les 2024 sont aromatiques au nez comme en bouche, au fruité frais (fruits rouges) et expressif, élégants, plaisants et charmants. Ils n'ont pas la puissance des derniers grands millésimes mais, forts d'un taux d'alcool modéré (le plus souvent entre 12,5° et 13°) et de l'élevage en barrique qui va les étoffer, ils seront rapidement accessibles et d'une grande buvabilité. Cette association fraîcheur/charme est tout-à-fait inédite à Bordeaux mais elle est dans l'air du temps en répondant à la demande actuelle des consommateurs (plus de fraîcheur, moins d'extraction). En 2024, les Bordeaux rouges présentent un profil davantage bourguignon que bordelais.
Deux grandes lignes expliquent à elles seules les réussites en Bordeaux 2024 rouges :
• il n'y a pas de préférence pour une appellation ou une région particulièrement favorisée, la qualité des rouges 2024 étant directement et uniquement dépendante de la volonté et du travail des hommes. Ceci avant même le terroir, l'exposition ou l'encépagement.
• il n'y a pas de bouleversement hiérarchique en 2024, les plus grands crus à la tête des meilleurs terroirs et disposant des meilleurs équipes ayant élaboré les meilleurs vins. Par contre, dans les appellations moins prestigieuses, les réussites ne sont le fait que de passionnés tenant leur vignoble comme un jardin potager (la liste est longue, du Clos Manou au Domaine de l'A ou Clos Louie), et de crus "bourgeois ou artisans" adossés à des grands crus classés émérites (comme Ormes de Pez et Lynch-Bages, Pibran et Pichon-Baron, Potensac et Léoville-Las Cases, G d'Estournel et Cos d'Estournel, Montlandrie et L'Église-Clinet, Moulin Saint-Georges et Ausone, etc.).
Pour davantage de précisions, voici un lien vers notre page d'informations qualitatives sur le millésime 2024 à Bordeaux.
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4ème semaine 12-16 mai : À PLEIN RÉGIME
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America first. Cette année, ce sont les dégustateurs américains qui ont, les premiers, donné leur avis sur le millésime 2024. Nous vous rapportons ci-après les notes des deux protagonistes de Vinous (Antonio Galloni et Neal Martin) avec celles du Wine Advocate (William Kelley). Dans une prochaine newsletter, nous vous donnerons les avis des critiques français (Revue du Vin de France, En Magnum avec Michel Bettane, Jean-Marc Quarin, Le Point avec Jacques Dupont, Les Échos avec Bernard Burtschy...).
Millésime hétérogène ---> critiques hétérogènes. La part de l'homme est essentielle dans la qualité des vins du millésime 2024, avant même le terroir. Il n'y a pas un style unique caractéristique du millésime, mais une grande variété d'interprétations selon la patte et la volonté qualitative (souvent liée à la capacité financière) des crus, les 2024 que nous avons goûtés variant du plus acidulé au plus velouté, du plus élancé au plus massif.
D'où une extrême diversité dans les classements des critiques où aucun vin, aucun cépage, aucune appellation ne semblent faire l'unanimité. Pour preuve, voici le podium des 3 critiques américains :
• Antonio Galloni (Vinous)
- meilleure note à 95-98/100 : Rauzan-Ségla, Cos d'Estournel, La Conseillante
soit un Margaux, un Saint-Estèphe et un Pomerol,
• Neal Martin (Vinous)
- meilleure note à 95-97/100 : Lafite-Rothschild, Vieux Château Certan, Trotanoy, Lafleur
soit un Pauillac et trois Pomerol,
• William Kelley (The Wine Advocate)
- meilleure note à 94-96/100 : Pontet-Canet, La Conseillante, Cheval Blanc
soit un Pauillac, un Pomerol et un Saint-Émilion.
La compil'. En retraitant statistiquement et en compilant les notes de 14 dégustateurs du monde entier, la société bordelaise Wine Services spécialisée dans le traitement des données viticoles vient d'éditer le classement des Bordeaux 2024. Voici pour information les têtes de liste par couleur :
• Vins blancs secs
La Mission Haut-Brion (96,15/100), Haut-Brion (96,04), Smith Haut-Lafitte (95,86), Pavillon Blanc (95,31), Domaine de Chevalier (94,98), Valandraud (94,64), Les Champs Libres (94,59), Cos d'Estournel (94,54)...
• Vins rouges
Les Carmes Haut-Brion (95,94/100), Lafleur (95,83), L'Église-Clinet (95,55), Montrose (95,54), Lafite-Rothschild (95,33), Haut-Brion et Mouton-Rothschild (95,26), Margaux (95,23), Petrus (95,18), Léoville-Las Cases (95,09)...
Rapports note/prix. Dans le classement de chaque dégustateur se trouvent des crus qui sortent du lot en obtenant la même note que d'autres beaucoup plus huppés et de fait beaucoup plus chers. Voici une courte liste de ces crus (d)étonnants, les meilleurs rapports note(=qualité)/prix du millésime d'après ces dégustateurs (par anticipation du prix à venir pour les crus non encore proposés) :
• Antonio Galloni (Vinous)
- 94-96/100 : Couhins blanc (Pessac-Léognan), noté comme La Mission Haut-Brion blanc, Pavillon blanc...
- 94-96/100 : Clos Puy-Arnaud (Côtes de Castillon), noté comme La Gaffelière, Pavie-Macquin, Le Tertre-Rôteboeuf...
- 92-95/100 : Pédesclaux (Pauillac), noté comme Les Forts de Latour...
- 92-95/100 : Poesia (Saint-Émilion), noté comme Beauséjour-Duffau, Trottevieille, Valandraud...
• Neal Martin (Vinous)
- 91-93/100 : Clos Floridène blanc (Graves), noté comme Pavillon blanc, Pape-Clément blanc...
- 91-93/100 : Clos Manou (Médoc), noté comme Rauzan-Ségla, Gruaud-Larose, Lynch-Bages...
- 91-93/100 : La Petite Église (Pomerol), noté comme La Fleur-Pétrus, La Violette, Clinet...
- 91-93/100 : Poesia (Saint-Émilion), noté comme Pavie, Le Tertre-Rôteboeuf, La Mondotte...
• William Kelley (The Wine Advocate)
- 93-95/100 : Giscours (Margaux), noté comme Margaux, Palmer, Léoville-Las Cases...
- 92-94/100 : Langoa-Barton (Saint-Julien), noté comme Léoville-Barton, Gruaud-Larose...
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3ème semaine 5-7 mai : LA CAMPAGNE 2024 EST LANCÉE
Constatant une demande croissante des consommateurs pour plus de légèreté et de fraîcheur dans les vins, les grands crus bordelais se sont vite (et opportunément) mis à produire leur vin blanc sec. Voici pour l'exemple notre recensement à ce jour dans les seuls grands crus classés du Médoc, persuadés que cette liste (non exhaustive) s'allongera rapidement :
- en Haut-Médoc : La Tour Carnet Blanc
- à Margaux : Tertre Blanc, Blanc de Château d'Issan, Brane Cantenac Blanc, Pavillon Blanc du Château Margaux (historique depuis 1920)
- à Saint-Julien : Arums de Lagrange, Caillou Blanc de Talbot
- à Pauillac : Blanc de Duhart-Milon, Blanc de Lynch-Bages, Les Griffons de Pichon-Baron Blanc, Pichon-Comtesse Blanc, Aile d'Argent de Mouton-Rothschild
- à Saint-Estèphe : Cos d'Estournel Blanc
Parallèlement à cette accélération, nombreuses sont les appellations qui demandent à bénéficier, comme Pessac-Léognan, d'une appellation en blanc pour sortir de l'appellation fourre-tout "Bordeaux blanc". Ainsi, l'appellation 'Médoc blanc' devrait voir le jour à partir du millésime 2026.
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2ème semaine 28-30 avril : L'EXEMPLE VIENT D'EN HAUT
L'exemple vient d'en haut. Emboitant le pas de Branaire-Ducru, les ténors des appellations continuent à montrer l'exemple en proposant leurs vins à des prix en baisse de près de 30% par rapport au millésime précédent. Les prix retrouvent leur niveau d'il y a 10 ans, avec peu ou prou les tarifs de 2014 (hors inflation) :
- Gruaud-Larose 2024 à 60.47 € la bouteille (-28% vs 2023 ; 52.60 € en 2014)
- Angélus 2024 à 252.00 € la bouteille (-31% vs 2023 ; 252.00 € en 2014)
- Lafite-Rothschild 2024 à 403.20 € la bouteille (-29% vs 2023 ; 384.00 € en 2014)
Nous ne pouvons que souhaiter que cette tendance se confirme dans les semaines à venir, et que la publication imminente des notes des principaux dégustateurs ne viendra pas raviver les ambitions tarifaires des propriétés.
Sans supplément. Bien conscients que l'effort sur les prix se doit d'être collectif, nous avons décidé cette année de prendre entièrement à notre charge les suppléments de mise sur les caisses de 3 bouteilles (proposées pour tous les crus dont le prix unitaire est supérieur à 50.00 € TTC). Ainsi, vous pouvez désormais panacher plus librement et sans frais vos réservations entre les différents crus qui vous intéressent.
Parce que la taille compte. Comme chaque année, nous proposons sur notre site Internet uniquement les formats "classiques" : bouteilles et magnums pour l'ensemble des vins, et demi-bouteilles pour les vins blancs liquoreux. N'hésitez pas à nous consulter pour toute demande spéciale (demi-bouteilles, double-magnums, etc.).
Aux abonnés absents. Nous savons d'ores et déjà qu'un certain nombre de crus ne sortiront pas en Primeurs cette année. Parmi eux : Climens, Les Trois Croix, Mazeyres, Fonroque, Le Petit Ducru, Tronquoy... Cette décision fait suite à la faiblesse historique des rendements, en particulier pour les vignobles conduits en agriculture biologique ou impactés par les épisodes de grêle du mois de juin 2024, mais peut-être aussi à la volonté de repousser sine die la mise en vente des vins, dans l'espoir d'un contexte économique plus favorable après leur mise en bouteilles.
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1ère semaine 21-25 avril : COUP D'ENVOI
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Bordeaux 2024 : des prix nécessairement en baisse
Même si 2024 est un des millésimes les plus chers qui soit à produire, et même si les rendements sont les plus bas depuis 33 ans, le prix des Bordeaux 2024 sera nécessairement orienté à la baisse, ce pour plusieurs raisons :
• les notes et commentaires des critiques pour les 2024 seront favorables, mais sûrement en retrait par rapport aux derniers grands millésimes bordelais (2022, 2020, 2019, 2018, 2016, 2015...) qui emplissent les caves ou les stocks des clients tant français qu'étrangers,
• le ralentissement à plus ou moins long terme de marchés export déterminants (Angleterre, Chine, U.S.A., Japon, Corée du Sud, Russie...),
• la baisse mondiale de consommation des vins rouges, notamment par les jeunes générations.
Reste à connaître l'ampleur de la baisse des prix. Des rumeurs relayées par des marchands britanniques parlent de retrouver peu ou prou le niveau de prix des 2014 (en primeur, Château Margaux 2014 était à 338,00 € la bouteille, Cos d'Estournel à 113,00 €, Léoville-Barton à 58,80 €, Giscours à 37,20 €...).
Nous avons déjà une première indication positive avec les crus proposés cette semaine :
- Pontet-Canet 2024 à 84,00 € la bouteille (90,00 € en 2014),
- Branaire-Ducru 2024 à 37,20 € la bouteille (40,60 € en 2014),
- Clos Manou 2024 à 20,70 € la bouteille (22,00 € en 2014).
Pour information, Pontet-Canet est, avec La Conseillante et Cheval-Blanc, un des 3 crus au sommet du millésime 2024 pour la revue The Wine Advocate (ex-Parker).
L'essentiel des grands crus ayant annoncé leur sortie avant fin mai (par exemple la semaine prochaine : Lafite-Rothschild, Angélus, Gruaud-Larose...), nous serons assez vite fixés sur les intentions (et la lucidité) de chacun.
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