Qualité du millésime 2022

Lettre du 13 mai 2023.

La critique est aisée (surtout en 2022)

Les notes des critiques sur ce millésime 2022 commencent à paraître et, comme attendu, les commentaires sont a minima élogieux quand ils ne sont pas carrément dithyrambiques.
 
Même Jacques Dupont (Le Point), connu pour son franc-parler, a écrit en avril dernier au sujet des Bordeaux 2022 : « Comme d’habitude, on nous annonçait de grands vins. Parfois c’était vrai ; d'autres fois, non. Là, c’est plus que la vérité : un millésime remarquable ! »
 
Sur notre site, en regard de chaque cru, vous retrouverez les avis des 6 critiques que nous estimons parmi les plus fiables et les plus pertinents en la matière :

- Jacques Dupont, Le Point
- La Revue du Vin de France
- Jean-Marc Quarin (quarin.com)
- Antonio Galloni (vinous.com)
- Neal Martin (vinous.com)

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Les coups de cœur d'Antonio Galloni

Cette semaine, nous avons reçu le verdict d'Antonio Galloni, dégustateur américain. Lui aussi a succombé au charme des Bordeaux 2022 (« les Bordeaux jeunes les plus mémorables que j'aie jamais dégustés ») et distribué une avalanche de notes mirifiques (44 crus ont une note supérieure à 95/100).
 
Mais il a également donné une liste de 20 coups de cœur, pas forcément parmi les plus grands noms bordelais, ces crus qui, pour lui, « ont en 2022 ce petit quelque chose en plus qui les rend spéciaux ». Les voici (par ordre alphabétique) :
 
Alter Ego. « Le Grand Vin Palmer capte généralement l'attention, mais j'ai trouvé Alter Ego particulièrement charmant cette année ». Si son prix est cohérent, nous vous le proposerons.
 
Beauséjour-Bécot. « Un exemple de vin qui pourrait être le meilleur de la propriété ». Nous souhaitons vous le proposer cette année.
 
Brane-Cantenac. « Henri Lurton et son équipe nous offrent un spectacle fabuleux ». 100% d'accord.
 
Clos Puy Arnaud. « Une fois de plus, le Clos Puy Arnaud défie des vins d'appellations bien plus prestigieuses. Superbe ». Sorti en primeur cette semaine.
 
Clos Saint-Julien. « Un petit bijou à Saint-Émilion et un 2022 mémorable ». Et une propriétaire admirable : Mme Catherine Papon-Nouvel.
 
Figeac. « Figeac frappe depuis un certain temps à la porte des vins de Bordeaux les plus éminents. Le 2022 est vraiment magnifique ». Nous redoutons un prix en rapport...
 
Forts de Latour. « Bien qu'il ne soit pas vendu en primeur, Forts de Latour mérite d'être mentionné car il est formidable ». Rendez-vous dans 6-8 ans.
 
Giscours. « Encore une très bonne performance de l'une des étoiles montantes de Bordeaux ». Nous confirmons la pleine forme de Giscours depuis 2020, et sa très belle réussite en 2022.
 
La Conseillante. « Tout est en place à La Conseillante en 2022. Superbe ». Une fois de plus, merci à sa talenteuse Maîtresse de chai Marielle Cazaux.
 
La Gaffelière. « Le 2022 pourrait être le meilleur La Gaffelière des temps modernes. Inoubliable ». Avec Séphane Derenoncourt comme consultant, La Gaffelière fait depuis 2015 des vins inoubliables.
 
Lafon-Rochet. « L'un des joyaux méconnus de Bordeaux est fabuleux en 2022 ». Racheté en 2021 par M.Lorenzetti (Pédesclaux, Issan, Lilian Ladouys), Lafon-Rochet fait son grand retour dès 2022 sur le devant de la scène bordelaise, et assurément dans nos sélections.
 
Larcis Ducasse. « Une merveilleuse performance pour ce qui pourrait être la propriété la plus méconnue de Bordeaux ». Avec Stéphane Derenoncourt et Nicolas Thienpont comme consultants, Larcis Ducasse brille depuis au moins une décennie.
 
Léoville-Las Cases. « Un Las Cases épique. Il n'y a rien à ajouter ». Un Las Cases 2022 dans les pas de son 1982.
 
Le Pin Beausoleil. « Un excellent 2022 qui ne coûtera pas les yeux de la tête. J'ai adoré ». Le Pin Beausoleil n'est pas proposé en primeur mais régulièrement dans nos catalogues après mise en bouteille. Rendez-vous dans 2 ans.
 
Les Carmes Haut-Brion. « J'ai hâte de déguster le 2022 à côté du 2020 pendant de nombreuses années. Un vin extraordinaire ». Nous confirmons la formidable réussite de ce cru en 2022, traversé par une rivière (Le Peugue) au milieu de laquelle son nouveau chai a été bâti.
 
Malartic-Lagravière. « L'un des meilleurs jeunes millésimes que je me souvienne avoir goûté ». Pour un prix à venir certainement parmi les plus raisonnables du millésime.
 
Moulin Saint-Georges. « Un joyau magnifique et abordable de la famille Vauthier (Ausone, La Clotte...) ». Sorti en primeur cette semaine.
 
Pichon-Longueville Comtesse de Lalande. « Tout en classe et en finesse en 2022. Un chef-d'oeuvre ». Chacun dans leur style, les deux Pichon (Comtesse et Baron) nous ont éblouis en 2022.
 
Puyblanquet. « Le côté sublime et délicat de Saint-Émilion ». Propriété acquise en 2020 par la famille Malet-Roquefort (La Gaffelière), que nous n'avons pas encore sélectionné mais que nous surveillons de près...
 
Quinault-L'Enclos. « Peut-être le meilleur Quinault que j'ai goûté ». Mêmes propriétaires et mêmes équipes techniques que Cheval-Blanc. Nous ne proposons pas Quinault-L'Enclos.
 

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Lettre du 5 mai 2023. Informations générales

C'est un grand plaisir pour nous de présenter ce nouveau millésime 2022 qui fera date dans la série des millésimes d'exception. Les conclusions du rapport de la Faculté d'Œnologie de Bordeaux sur le millésime 2022 sont sans équivoque : « De bons vins blancs secs, des liquoreux remarquables de profondeur et des vins rouges hors norme sur les deux rives, concentrés mais étonnamment harmonieux ».

2022 aura pourtant donné beaucoup de sueur, au propre pour les viticulteurs dans les vignes surchauffées durant l'été comme au figuré pour les maîtres de chai en charge des vinifications à l'automne. Pour résumer, 2022 est un millésime inespéré, né sous une météo extrême donnant au final des vins extrêmement bons.

Dans un premier temps, nous décrivons ici la genèse du millésime 2022 et vous livrons nos premières considérations générales après 6 mois d'élevage.

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Bordeaux 2022 : la météo en Gironde

Le fait principal de 2022 est une sécheresse récurrente, qui n'a cessé de s'accentuer tout au long de l'année. En prenant en période de référence les 10 premiers mois de l'année (de janvier à octobre) :

• 2022 est l'année la plus sèche depuis 2011,

• tous les mois sont déficitaires en précipitations à l'exception de juin, seul mois excédentaire (ce qui, à l'entrée de l'été, fut une chance),

• au total des 10 mois, il a plu 433 mm à Bordeaux, soit un manque de 40% d'eau par rapport à la moyenne trentenaire (728 mm).

Cette sécheresse a été accompagnée par une chaleur historique durant tout l'été, largement supérieure à la moyenne trentenaire : mai = +4,3°C, juin = +3,0°C, juillet = +4,1°C, août =+4,7°C, septembre = +1,8°C.

L'été météorologique 2022 (juin+juillet+août) est le plus chaud jamais observé à Bordeaux avec une moyenne de 30,1°C, devant 2003 (29,5°C), 2018 (28,3°C), 2015 (28,1°C), 2019 (28,0°C) et 2017 (27,2°C).

Fort heureusement, au lieu d'être concentrée sur une courte période, la chaleur fut assez bien répartie sur les 4 mois de l'été. On dénombre en 2022 20 jours de canicule (température diurne supérieure à 35°C) : 4 jours en juin, 8 jours en juillet, 7 jours en août, 1 jour en septembre.

Hormis la sécheresse et la chaleur estivales, l'autre phénomène météorologique d'ampleur aura été l'orage de grêle du 20 juin, d'une rare violence et d'une extension inouïe avec plus de 10 000 ha de vignes touchées :
- le nord Médoc à Saint-Estèphe (Calon-Ségur, Phélan-Ségur, Meyney...) et Saint-Seurin de Cadourne (Sociando-Mallet...),
- le sud Médoc proche de Bordeaux (La Lagune, Agassac...),
- les Côtes de Blaye, les Côtes de Bourg et le Fronsadais par endroit.

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Bordeaux 2022 blancs secs : savoureux et expressifs

Les conditions idéales pour des vins blancs secs de qualité étant un été relativement frais doublé d'un ensoleillement modéré, les vignerons eurent très tôt conscience du risque de produire en 2022 des blancs mous et lourds.

Afin de préserver l'acidité des jus, limiter la concentration en sucres et conserver des peaux croquantes, les vendanges des blancs ont été historiquement précoces : à partir du 9 août (en sud Gironde) pour les sauvignons et dès le 13 août pour les sémillons.

Les terroirs les plus frais et humides (bas de pente, sous-sols marneux ou argileux), traditionnellement plantés en cépages blancs, ont permis d'obtenir des blancs secs d'une qualité inattendue, et dans des volumes finalement acceptables même s'ils sont en baisse (-10%) par rapport à l'an dernier.

Les sauvignons sont plus fruités (agrumes, ananas) que floraux, sans aucun caractère variétal (le fameux nez de pipi de chat) trahissant la sous-maturité. Les sémillons sont comme toujours gras, amples et intenses, aux arômes d'abricot et de pêche blanche.

Les blancs secs 2022 sont dotés d'un potentiel aromatique élevé, très fruités, concentrés, gras, puissants et richement texturés. Ce ne seront pas des blancs de longue garde mais assurément des blancs séducteurs, savoureux et supérieurement expressifs pendant leurs 8-10 premières années.

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Bordeaux 2022 blancs liquoreux : soit convenables, soit exceptionnels

Fin août, les raisins destinés à l'élaboration des blancs liquoreux étaient parfaitement sains et mûrs, prêts à être botrytisés, ce que n'ont pas permis les belles journées chaudes et ensoleillées de septembre. Il fallut attendre le 26 septembre pour voir apparaître les premières pluies, suivies d'autres par intermittence jusqu'à la mi-octobre.

Si l'humidité régulière fut favorable à l'apparition puis à la généralisation du botrytis, elle empêcha la concentration des baies. Craignant de perdre l'ensemble de leur récolte à trop attendre (on connait les difficultés économiques du Sauternais), nombre de châteaux ont vendangé fin septembre des raisins simplement passerillés ou début octobre des raisins imparfaitement botrytisés et produit des vins d'intensité aromatique modérée sur des corps à demi liquoreux.

Ceux qui ont pris le risque de laisser passer la période pluvieuse de la première quinzaine d'octobre se sont vus récompensés du 20 au 29 octobre par 10 jours sans pluie, chauds (entre 22°C et 27°C) et venteux (secteur est). C'était la fenêtre idéale, parachevant la botrytisation et assurant simultanément une concentration fulgurante des sucres comme des arômes.

En aparté, ce n'est pas un hasard si ce sont les plus grands crus, ceux adossés à de grands groupes (Yquem à LVMH, Rieussec à Lafite-Rothschild, Suduiraut à l'assureur AXA, Lafaurie-Peyraguey à Lalique, Clos Haut-Peyraguey à Magrez, etc., etc.) où la rentabilité économique immédiate est moins vitale, qui ont pu tenter ce pari finalement plus que gagnant.

Les équipes de ces propriétés se hâtèrent d'effectuer des tries successives pour récolter des raisins magnifiques, peu acides mais d'une pureté et d'une densité exceptionnelles. Côté rendement, la récolte 2022, de 7 hl/ha à 15 hl/ha selon les crus, est jugée relativement satisfaisante tant il est vrai que les derniers millésimes ont été peu productifs.

À la dégustation, 2022 nous rappelle les grands millésimes du siècle dernier (1989, 1975, 1967...), avec des vins d'une richesse inouïe équilibrée par une qualité aromatique formidablement intense. Une chose est sûre, ils défieront le temps et, si le bouchon s'y prête, survivront à ce siècle. A contrario, si vous appréciez les liquoreux plus aériens et délicats, finement botrytisés, nous vous recommandons de vous tourner vers les millésimes précédents, tels 2020, 2016, 2014...

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Bordeaux 2022 rouges : exceptionnels du fait de la météo...

Avec un été marqué par une chaleur historique, la maturité des raisins, peaux et pépins compris, n'a jamais été source d'inquiétude. De même, la sécheresse tout autant historique a en permanence garanti un état sanitaire des vignes absolument irréprochable.

En conséquence, chaque propriété put choisir à sa meilleure convenance les dates optimales de vendanges : du 5 au 16 septembre pour les merlots, du 19 septembre au 7 octobre pour les cabernets, et récolter sans stress des raisins en tous points remarquables.

Alors que les châteaux redoutaient une très faible récolte en raison de la sécheresse, les volumes produits s'avèrent pratiquement conformes à une année normale en rive droite et en baisse de l'ordre de 30% en rive gauche. À l'exception des châteaux impactés par l'orage de grêle du 20 juin (cf. ci-dessus) et qui ont récolté à peine une demi-récolte (voire un dixième de récolte).

Beaucoup de crus ont, du fait de la grande qualité du millésime, reporté leur baisse de volume sur le second vin pour produire une quantité habituelle en grand vin. Comme à Cheval Blanc qui a décidé de ne pas produire de Petit Cheval en 2022, la totalité de la récolte étant jugée apte à rentrer dans le grand vin.

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Bordeaux 2022 rouges : ... et glorieux du fait des hommes.

Compte tenu de la météo spéciale de 2022, les œnologues s'attendaient à retrouver des caractéristiques connues dans les récents millésimes chauds et secs (2020, 2019, 2018...) mais assorties d'un lot de surprises :

• attendu : les baies sont de taille réduite, comparable à celle de 2010 pour les merlots, à celle de 2020 pour les cabernets sauvignon,

• inattendu : le cycle de maturité des baies n'a pas été accéléré par les fortes chaleurs, le délai souhaité de 120 jours entre la mi-floraison (23 mai) et les vendanges a été respecté en 2022.

• attendu : les acidités sont les plus basses de la décennie, pour les merlots comme pour les cabernets sauvignon.

• inattendu : les teneurs en sucres sont très élevées mais ne battent pas de records. Les merlots de 2022 sont légèrement moins riches qu'en 2019, les cabernets sauvignon de 2022 aussi riches qu'en 2020, 2019 ou 2018.

Dès le mois d'août, les équipes techniques savaient qu'elles tenaient un millésime inédit, capable du meilleur comme du pire. Fortes de l'expérience acquise avec la succession de millésimes chauds et secs depuis 2003, elles connaissaient les deux principaux pièges à éviter :

• pour les chefs de culture : déterminer la bonne date de vendanges afin de ramasser des raisins aux arômes de fruits frais et ne surtout pas rechercher une sur-maturité synonyme de raisins flétris et d'arômes cuits (pruneau, figue sèche, moka, pain d'épices...).

• pour les maîtres de chai : les raisins étant d'une concentration exceptionnelle en anthocyanes, tanins et extrait sec, pratiquer des vinifications en douceur (peu de pigeages et remontages), plus en infusion qu'en extraction, afin de ne pas durcir les vins avec des charges tanniques massives et robustes.

Grands crus ou 'petits' châteaux, la dégustation des Bordeaux rouges 2022 en cours d'élevage est incroyable. Ces vins ont tout en profusion : matière colorante, puissance aromatique, densité tannique, longueur en bouche. Pourtant, tous ces constituants s'agencent magnifiquement dans une harmonie suave et voluptueuse, que rien ne vient heurter malgré des concentrations sommitales.

Tous les critiques, français et étrangers, venus découvrir les 2022 à Bordeaux ce mois d'avril sont aussi enthousiastes que nous et nous sommes sûrs que les louanges et les 100/100 vont pleuvoir sur ce futur millésime de légende. Parmi les commentaires déjà parus, nous avons noté celui du 7 avril de M. Quarin (quarin.com) : « C'est factuel et unique : 80 % des vins [Bordeaux 2022] que je goûte sont les meilleurs jamais faits ».

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Bordeaux 2022 rouges : à quel millésime les comparer ?

Tout au long de nos dégustations, nous avons eu l'impression de retrouver avec les 2022 les mêmes sensations que celles procurées à l'époque par le millésime 1982. Il nous semble qu'aucun autre millésime n'a aussi bien réussi cette association magique de puissance et de suavité, de concentration et de douceur. 

Les très basses acidités de ces 2 millésimes sont une des raisons de cette ressemblance, même si les connaissances, le savoir-faire et le matériel n'ont plus rien à voir 40 ans après. Pour autant, la densité et la (sur-)puissance des 2022 nous permettent d'être confiants sur leur longévité. Concrètement et comme pour les 1982, les Bordeaux 2022 seront toujours bons : jeunes, moins jeunes, vieux et plus vieux encore.

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Bordeaux 2022 rouges : quels sont les meilleurs vins ?

Rive gauche ou rive droite ?

Les circonstances climatiques étant homogènes sur toute la Gironde, les deux rives sont à égalité, ce que reflète le résultat de nos dégustations. Plus que l'appellation, c'est le terroir et sa capacité de régulation de l'alimentation hydrique qui a fait la différence. Ainsi, il était préférable d'avoir ses vignes sur un sous-sol calcaire, argilo-calcaire ou argilo-graveleux que sableux et drainants comme sur la couronne périphérique de Pomerol ou par endroit du nord au sud du Médoc.

Merlot ou cabernets ?

Tous les cépages ont connu des réussites équivalentes, que ce soit les cabernets sauvignon du Médoc et des Graves ou les merlots et cabernets francs du Libournais. Par contre, l'âge des vignes a fortement influé sur la qualité des raisins : en 2022, il était primordial de disposer de vieilles vignes, minimum 20 ans, bien enracinées et capables de puiser l'eau en profondeur (en Gironde, les nappes phréatiques ne sont jamais loin). Celles-ci ont profité du millésime tandis que les jeunes vignes, avec des systèmes racinaires peu développés), en ont pâti.

Petits châteaux ou grands crus ?

En 2022, les réussites sont légion et à tous niveaux. Le profil du millésime 2022 a diminué les écarts qualitatifs entre les terroirs et les crus, des vignobles habituellement peu qualitatifs car plus frais ou plus humides ayant produit des vins surprenants. Donc, petits châteaux ou grands crus, choisissez cette année à votre meilleure convenance, ce conseil valant également pour les seconds vins des plus grands crus.

2021 versus 2022 ?

Jamais deux millésimes consécutifs n'ont été aussi diamétralement opposés que 2021 et 2022 :
- 2021 synonyme de fraîcheur, vivacité et élégance,
- 2022 synonyme de maturité, douceur et opulence.

Ces deux millésimes étant simultanément proposés en primeur jusque fin juillet, vous pouvez arbitrer vos choix entre 2021 et 2022 de style (et de prix ?) si différents.

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Bordeaux 2021 rouges : les prix

La mise en marché des 2022 n'ayant pas commencé, le prix des vins n'est pas encore déterminé. Seule la tendance est connue, elle sera à la hausse pour de multiples raisons :

• notes et commentaires enfiévrés comme jamais, plaçant 2022 au-dessus des précédents millésimes,

• quantités produites modiques en rive droite (40 hl/ha) voire faibles en rive gauche (30 hl/ha),

• tensions inflationnistes ambiantes (main d'œuvre, énergie, matières sèches...).

L'ampleur des hausses de prix, certainement disparates d'un cru à l'autre et proportionnelles à la demande internationale, devrait placer 2022 un cran au-dessus de 2018 et 2020. Les prochaines semaines nous diront la hauteur du cran...

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