Baisse des prix sur les plus grands crus
Ce nouveau catalogue "Printemps-Été 2024" comporte, comme d'habitude, son lot de nouveautés mais aussi, et c'est plus inhabituel, des prix en baisse.
Dans les vins d'entrée de gamme, la baisse des prix est connue et inéluctable depuis une bonne dizaine d'années, conséquence de l'élargissement des surfaces plantées en vignes depuis 40 ans en regard d'une diminution de la consommation de vin chez les jeunes consommateurs (20-40 ans) du monde entier.
Le fait inattendu est une succession d'événements, simultanés quoique non liés, qui se conjuguent aujourd'hui et ralentissent la demande mondiale de grands vins :
• le très net coup de frein de la demande chinoise jusque-là si avide de grands crus. Pour plusieurs raisons (mauvaise gestion du Covid, crise économique et immobilière, hausse de la production viticole locale, moindre influence de Hong-Kong...), le marché chinois s'est retourné, estimé pour les vins français être maintenant à un tiers de ce qu'il était en 2019, et ce sans perspective haussière à court terme.
• les événements géopolitiques mondiaux (conflits en cours, tension USA-Chine, éventuel retour des taxes Trump...) qui contrarient voire empêchent (Russie) le commerce en général et notamment celui du vin.
• l'Europe, marché traditionnel, qui ne peut compenser la baisse des marchés du grand export du fait d'une économie plus ou moins stagnante (et d'un Royaume-Uni empêtré dans les suites de son Brexit).
Pour les grands vins, la baisse de la demande se traduit par une baisse des prix, d'autant plus marquée pour les crus les plus chers et les plus spéculatifs. Avec en premier lieu, le prix des plus grands Bourgognes (d'Auvenay, La Romanée- Conti...) dont les prix échappaient à toute logique. La vente des Hospices de Beaune l'a confirmé en novembre dernier avec une baisse constatée de 15% sur le prix moyen de la pièce de 228 litres.
À Bordeaux, nous voyons depuis 6 mois le prix des 1ers grands crus classés baisser graduellement de 5% à 15% selon les crus et leur exposition sur le marché asiatique (cf. Lafite-Rothschild), tandis que le prix des autres grands crus classés s'érode de quelques pourcents voire reste stable.
Si notre rôle est de sélectionner et commenter les vins, il est aussi de vous faire part des évolutions de marché. Ainsi, nous n'avons pas manqué de répercuter dans ce catalogue la tendance actuelle, avec des baisses assez sensibles sur certaines bouteilles :
-18% pour Lafite-Rothschild 1999,
-17% pour Carruades de Lafite 2019,
-14% pour Suduiraut 2016,
-12% pour La Conseillante 2009,
-11% pour Haut-Brion rouge 2018,
-10% pour Canon 2018,
- 9% pour Ducru-Beaucaillou 2010,
- 8% pour Haut-Bailly 2020...
Dans ce contexte, nul n'est en mesure de prévoir le périmètre, la durée et l'ampleur de la baisse du prix des grands vins et nous ne sommes pas à l'abri d'une bonne surprise lors de la prochaine campagne "Primeurs 2023". Réponse d'ici début mai.
-------------------------------
Bordeaux millésime 2021
Tous les Bordeaux 2021 étant maintenant mis en bouteilles et disponibles, la présence de ce millésime dans nos colonnes se renforce avec la sélection de 26 grands crus rouges supplémentaires tels Domaine de Chevalier, Giscours, Malescot-Saint-Exupéry, Léoville-Poyferré, Pontet-Canet, Mouton-Rothschild, La Conseillante, Le Pin, Figeac, etc.
Comme nous l'avions écrit à l'automne dernier, 2021 ressemble aux derniers millésimes bordelais classiques, 2014 et 2008, en plus précis, plus velouté et plus séduisant. Le côté "plus velouté et plus séduisant" a pu être chez certains renforcé par l'adjonction d'un peu (dans la limite autorisée de 15%) de 2022 plus solaire. Quoi de mieux qu'un peu de 2022 pour enrichir et arrondir une cuve de 2021 ? Inversement, quoi de mieux qu'un peu de 2021 pour alléger et vivifier la richesse d'une cuve de 2022 ?
Les deux dégustateurs de Vinous, Antonio Galloni et Neal Martin, viennent de livrer leur verdict des Bordeaux 2021 après mise en bouteille. Autant leurs notes que leurs commentaires mettent en évidence les indéniables qualités de fraîcheur, d'équilibre et d'alcool contenu du millésime 2021.
Ils ont aussi donné chacun 12 crus qui, s'ils ne sont pas au sommet de la hiérarchie bordelaise, sont pour eux "parmi les valeurs les plus sûres". Vous retrouverez plusieurs d'entre eux dans notre sélection actuelle :
• pour Antonio Galloni : La Dauphine (Fronsac), Couhins (Pessac-Léognan rouge), Durfort-Vivens (Margaux), Clos Saint-Julien (Saint-Émilion)
• pour Neal Martin : Dalem (Fronsac), Les Cruzelles (Lalande de Pomerol), Clos Manou (Médoc), Deyrem-Valentin (Margaux), Petit Gravet Aîné (Saint-Émilion)
-------------------------------
Offres Dégustation
Les Offres Dégustation en pages centrales vous proposent cette saison un blanc de Bourgogne et trois rouges de Bordeaux, chacun avec un prix remisé :
• Domaine Pommier Petit-Chablis 2022 bio, le premier vin du domaine Pommier, sacré "Meilleur vigneron 2023" par la revue Bourgogne Aujourd'hui, un très beau chardonnay à 17,50 € la bouteille.
• Château Saint-Pierre 2017, le cru classé le plus discret de Saint-Julien mais qui offre dans ce millésime le soyeux et le charnu caractéristiques de l'appellation, à 45,00 € la bouteille.
• Château Léoville-Poyferré 2015, considéré par de nombreux critiques (Revue du Vin de France, A. Galloni) comme un des vins du millésime, à 108,00 € la bouteille.
• Chapelle d'Ausone 2020, un hectare sur les sept du Château Ausone est consacré à l'élaboration du second vin, quasi clone du grand vin en 2020 pour le cinquième du prix, à 165,00 € la bouteille.
-------------------------------
Nouveaux domaines
-------------------------------